Suivre le chemin
J’entends dire que lors de nos pèlerinages ce n’est pas la destination qui compte mais le voyage. C’est sans doute vrai à la nuance prêt que le voyage n’est pas une errance, il n’est pas une boucle infiniment répétitive qui ne mènerait à rien. Ce ne serait plus un chemin...
Ceci vaut également quand on parle de Dieu. Comment emprunter un chemin et non continuer une errance ? Commençons par le commencement : comment nommer Dieu ? La Bible est prudente sur ce point-là car dire le nom de Dieu c’est dire son identité alors qu’il est secret, mystère. Précisons ce qu’est un mystère. Ce n’est pas frôler l’incompréhensible ou renoncer à toute intelligence, c’est une promesse de sens dans laquelle le pèlerin progresse. C’est le secret d’un amour que l’on effeuille et qui est mis à jour en Jésus.
Le pèlerin avancera donc lentement acceptant que d’étape en étape l’identité de Dieu lui soit révélée. Voudra-t-il prier ? Évidemment oui, mais ce faisant sa prière s’adresse sans doute à quelqu’un qu’il ne connaît pas bien ; il se demande comment s’adresser à lui… Quelle sera sa proximité , quelle sera la distance qui le sépare de lui ? Comment l’appeler ? Peut-on le tutoyer ?
Dans mon enfance j’entendais les catholiques vouvoyer Dieu dans la prière. A présent toutes les confessions tutoient Dieu. Le tutoiement est sans doute meilleur mais il faudrait une autre personne que la deuxième personne de nos tables de conjugaison ; ce que notre grammaire de permet pas. Il faudrait en même temps exprimer la distance, l’infini respect ainsi que la proximité aimante, constante en toutes choses.
Comme la conjugaison ne le permet pas c’est donc intérieurement que l’on équilibrera ces deux réalités. Dans nos vies aussi le vouvoiement peut contenir une immense complicité et le tutoiement obligatoire une tension malsaine. Il n’est pas difficile de se tenir dans cette double réalité du respect et de l’amour. Peut-être un temps de silence avant de lire, avant de prier favorisera-t-il cette bonne distance ?
Question :
Il est bien possible de s’imprégner de la beauté du monde, de l’immensité qui nous entoure, de l’harmonie qui s’en dégage. Ca fait un bien fou ! Mais prier n’est-ce pas commencer un dialogue ?
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