Une relation « directe » avec Dieu ?
L’Eternel s’est adressé à Abraham… Impossible de savoir précisément comment il faut recevoir ce texte. Faut-il imaginer une voix et un événement surnaturel ? Faut-il penser à la possibilité d’un songe ? Cette piste me semble meilleure car les songes sont l’expression des conflits intérieurs. Parfois encore un homme de passage est considéré dans la Bible comme un ange, un envoyé de Dieu.
L’Eternel s’est adressé à Abraham… Cela pose la question de notre relation à Dieu.
Comment l’imaginons-nous cette relation ? C’est à dire comment la pensons-nous pour nous-mêmes ? Comment la vivons-nous ?
Il est vrai que des croyants prient avec constance afin de connaître sa volonté.
Cette intention est bonne mais je n’ai pas l’expérience d’une parole, venant de Dieu, et qui s’adresserait directement à moi. Je ne connais personne qui vive cette relation sur ce mode. Il faut donc rester prudent…
La foi reste une quête, la relation avec Dieu aussi ! J’aime à me souvenir qu’il n’y a que le Christ qui ait vécu une relation constante avec son père. Ajoutons que même si le surnaturel est une réalité – encore faudrait-il le définir – il ne faudrait-il pas pour autant le confondre avec le terrain peu sûr de nos sentiments, nos désirs, nos craintes, etc.
Ajoutons encore que tout ce qui peut se passer en nous, quand on cherche justement au fond de nous, est loin d’être simple … Qu’est-ce qui parle au fond de nous ? (Et non pas qui est-ce qui parle, mais qu’est-ce qui parle). Si vous faites des exercices de méditation pour constaterez facilement le tumulte des pensées et tout ce qui remonte en nous. Puis vient, assez vite, le regard serein sur notre monde intérieur et extérieur.
Le chemin ne consiste pas à entendre une parole, mais à prendre ce chemin au-delà de ce qui nous agite.
Cette attitude se veut humble, elle n’a pas à nous troubler. C’est l’expérience des croyants sur des siècles qui nous rassurera car elle nous indique plusieurs chemins.
Bible en main nous lisons. Nous cherchons le sens de ce que nous lisons, c’est ainsi que, peu à peu, les repères intérieurs se construisent, c’est ainsi que nous empruntons un chemin, c’est ainsi « que Dieu nous parle ».
Votre chance sera de fréquenter votre Eglise, votre assemblée, votre pasteur. Il est formé à indiquer le sens.
Alors demandons-nous justement quel sens nous donnons à cette parole qui s’adresse à Abraham. Il se trouve devant des choix à faire, des sens à trouver et c’est justement ce qui fait un chemin !
Quand nous disons que Jésus est le bon berger, nous nous souviendrons que nous ne vivons pas un rêve éveillé.
Abraham a dû affronter la vraie vie, avec ses erreurs, avec des vérités bien comprises, avec de nombreux tâtonnements.
Quant à nous, c’est une main qui nous guide au sein des perplexités, et parfois même à travers les vallées obscures.
Ce sont les paroles de la Bible qui nous font entendre sa parole et trouver, retrouver, un chemin.
C’est pour nous une belle assurance, une constance.
Le chemin est certainement à trouver, il est surtout à construire.
Réflexion :
C’est la lumière, c’est le chemin, c’est aussi l’avance prudente et progressive.
