
Un écho de la presse pointait les religions considérées cette-fois ci comme une source de danger au sein de notre société. Hier l’on pouvait lire dans notre quotidien régional que la religion était un problème dans le monde du travail ! Il me semble entendre « Ne vivrions-nous pas mieux sans les religions ? » Peut-être pourrions-nous énumérer tout ce qui est reproché aux religions ?
J’entends ainsi la récitation d’un triste chapelet antireligieux :
Manipulation des craintes, superstitions, infantilisations, exploitations, conservatismes. Incompréhension de la vie, refus de la sexualité, incitations à la violences, refus de la démocratie, refus de la liberté individuelle, négation de la liberté de conscience, proliférations d’aliénations…
A l’évidence la critique des religions est une chose aisée mais la réponse l’est aussi !
Dans notre société qui n’est plus chrétienne, il faut être aveugle pour ne pas voir que le monde est un chaos terriblement dangereux, violent, négligeant. Si les avancées technologiques sont nombreuses, il est frappant de constater à quel point notre monde manque de sagesse. Quel chaos, quelles tristesses, quels scandales !
De plus l’histoire permet de constater que les régimes politiques qui ont exclu les religions ont été scandaleux, meurtriers.
Rajoutons que dans bien des pays, en notre époque, les religions constituent un rempart contre les dictatures et parfois contre le capitalisme sauvage.
Oui, rien n’est simple.
Le fondement des religions est l’espérance.
Une espérance pour soi, pour l’humanité, pour le monde. L’homme qui se tourne vers le ciel espère un avenir meilleur, une solution « malgré tout », il refuse des fatalités mêmes quand elles semblent inévitable, il en va de même des injustices.
Par l’espérance le regard s’élève vers le bien. Que ce soit face à la maladie, aux injustices, même à la mort, le croyant a une espérance. Un humain ne saurait être privé d’espérance sans vivre un effondrement. C’est pour cette raison que les religions ne peuvent pas disparaître ni être reléguées loin après d’autres valeurs.
Les religions, bien avant qu’elles ne soient des systèmes dotés de règles et de dogmes, en sont une source. L’espérance ne peut être enlevée sans que la mort et le désespoir ne pointent leur nez.
Ce besoin de croire n’est pas l’expression craintive d’une faiblesse mais une élévation devant la fatalité et l’injustice. L’espérance cherchera toujours une aide, un secours, un avenir, une orientation. Elle finira par la trouver.
L’homme a cette dimension d’infini, il est habité d’une voix l’appelant à la fraternité.
Ce besoin de vivre en relation avec les autres est inscrit en lui, n’a-t-il pas besoin de poser des gestes, des rites, tant dans la joie que dans la peine ? Même la République a ses rites, même nos familles en ont.
L’homme perçoit l’infini de l’espace tout comme il est attiré par la beauté.
Et au bureau, le « risque » qu’introduirait la religion ?
Il m’est bien arrivé de rencontrer des croyants qui ne l’étaient que de nom. Ils étaient parfois dangereux. Mais j’ai surtout rencontré des croyants qui m’ont apporté leur honnêteté, une vie moins secouée par les passions, ayant un sens plus poussé de la justice et des solidarités.
La hauteur et la profondeur qui animaient ces croyants n’ont pas résolu tous les problèmes mais ils furent, au moins, une partie de la solution.